Principalement par l’entremise de l’illustre savant sénégalais, le Dr. Cheick Anta Diop, plusieurs milliers de Frères et Sœurs Noirs, d’expression francophone, ont eu la possibilité de connaître enfin leur lien ancestral avec l’Égypte Pharaonique. Grâce à ses recherches et son ardeur intellectuelle, Dr. Diop a démontré clairement, sans l’ombre d’un doute, que la civilisation du Nil, responsable des merveilleuses pyramides et du légendaire Sphinx, est l’œuvre incontestable du Génie Ancestral Noir.
À travers ses ouvrages méticuleux, tels que Nations Nègres et Culture, Civilisation ou Barbarie et l’unité culturelle de l’Afrique Noire, il a su défier et répudier les notions égyptologiques naguère, voulant faire des Égyptiens une race de caucasiens à la peau rougeâtre (?), n’ayant aucun lien avec le soi-disant Nègre ou l’Afrique Noire, même si l’Égypte elle-même est située en Afrique. Appuyé, entre autres, par l’unanimité des écritures de l’Antiquité grecque sur le sujet, le Dr. Diop a érigé une pyramide insurmontable de preuves soutenant ses propos d’une Égypte Pharaonique Noire.
Notoirement, l’une des références les plus populaires, est celle dudit Père de l’Histoire, soit l’historien grec Hérodote, qui lui-même vivait 450 ans av. J.-C., faisant de lui un témoin oculaire par excellence sur la question. Selon sa description des anciens Égyptiens :
« Les Égyptiens pensent que ces peuples sont les descendants d’une partie des troupes du pharaon Sésostris. Je le conjecturai aussi sur deux indices : le premier, c’est qu’ils sont Noirs, et qu’ils ont les cheveux crépus ».
De toute évidence, on ne parle pas d’un peuple caucasien rougeâtre comme aimerait nous le faire entendre certains thuriféraires de l’égyptologie. Hérodote mentionne que « ...les Colchidiens sont de race égyptienne...d'abord, parce qu'ils ont la peau noire et les cheveux crépus... » (LIVRE II, p.104). Même Aristote, le philosophe grec, affirma que « Ceux qui sont excessivement noirs sont couards, ceci s'applique aux Égyptiens et aux Éthiopiens.» (Physionomie, 6). Par ailleurs, dans le livre de Constantin-François de Chasseboeuf, dit conte de Volney en France, qui a été publié en 1787, on y atteste aussi l’identité soi-disant Nègre ou Noire de ces Africains du Nil.
C’est pourquoi, le Président Jefferson, un proche correspondant du conte Volney, aurait empêché et même banni son livre des États-Unis, craignant, bien entendu, que de telles affirmations incitent de la fierté chez ses esclaves de champs. Sans compter le dilemme moral d’asservir un peuple auquel l’humanité doit non seulement sa plus ancienne et majestueuse civilisation, mais auquel 50 des 52 pères fondateurs de la nation américaine, dont le Président Jefferson faisait partie, doivent leurs rites mystiques de l’Ordre des Francs-maçons. Ainsi, de Volney évoqua dans son livre les paroles suivantes, que le gouvernement américain a systématiquement voulu barrer de ses frontières géographiques (et intellectuelles):
« Quel sujet de méditation de voir la barbarie et l'ignorance actuelle des coptes, issus de l'alliance du génie profond des Égyptiens et de l'esprit brillant des Grecs, de penser que cette race d'hommes noirs aujourd'hui notre esclave et l'objet de nos mépris, est celle-là même à qui nous devons nos arts, nos sciences… »
Devant la merveille du Sphinx, vestige et symbole ultimes de la grandeur du Peuple Noir, un contemporain du conte de Volney, soit Dominique Vivant Denon, l’artiste auquel Napoléon fit appel pour dessiner ce fabuleux monument (1798-1799), partageait la même opinion que le conte au sujet des anciens égyptiens. Selon ses commentaires :
« Je n’eus que le temps d’observer le Sphinx qui mérite d’être dessiné avec le soin le plus scrupuleux, et qui ne l’a jamais été de cette manière. Quoique ses proportions soient colossales, les contours qui en sont conservés sont aussi souples que purs : l’expression de la tête est douce, gracieuse et tranquille ; le caractère en est africain : mais la bouche, dont les lèvres sont épaisses, a une mollesse dans le mouvement et une finesse d’exécution vraiment admirable; c’est de la chair et de la vie. »
Plus loin dans le texte il explique :
« Quant au caractère de leur figure humaine, n’empruntant rien des autres nations, ils ont copié leur propre nature, qui était plus gracieuse que belle. ... en tout, le caractère africain, dont le [soi-disant] Nègre est la charge, et peut-être le principal »
Aujourd’hui, les résultats escomptés par les biologistes œuvrant dans le domaine de l’archéo-génétique viennent complètement fermer la boucle sur la question des origines des Anciens Égyptiens. Selon le père de l’archéo-génétique, le docteur suédois Svanté Pääbo de l’université d’Uppsala en Suède, les cellules épidermes prélevées du mollet gauche de la momie classée sous le numéro 721 du musée de Berlin, ont démontré scientifiquement qu’il s’agit d’un peuple Noir Africain. Pour citer le journal « l’Express » du 05-12-1991 sur la question :
« D’autres recherches sont en cours qui pourraient notamment confirmer l’hypothèse lancée il y a quelques mois par des biologistes américains : la civilisation des pharaons aurait été bâtie par des descendants de populations venues d’Afrique noire. »
Sans aller dans de plus amples détails, il est manifestement clair de voir que jusqu’à l’avènement de l’esclavage, et même pendant, on considérait cette grande et puissante civilisation comme étant d’origine Noire. Même le nom d’origine que ses derniers se sont donnés, est celui de Kemet ou Kmt, qui signifie littéralement : la terre des Noirs. Toutefois, l’Honorable Elijah Muhammad, qui enseignait cette connaissance depuis le début des années trente, emmena encore plus loin notre processus de rétrocession identitaire.
Car, les prodiges de cette Antiquité noire perdue, renferme, en l’examinant de près, des secrets fabuleux à propos de nos origines dans le monde. En effet, tel que l’enseigne M. Muhammad, l’Égypte et la Nubie au Sud ne forment que le sommet de l’iceberg. Elles sont les vestiges, tout comme le sont les civilisations Aztèque, Dravidienne et Sumérienne, d’une civilisation antérieure d’une proportion encore plus extraordinaire : La Civilisation Noire Originelle Aasiatique.
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