Dans un ouvrage sur la pensée Sufi [ou Mystique] Musulmane intitulé « Philosophie de l’Islam ; livre II », écrit par Behechti et Bâhonar, édité et traduit par Abbas Ahmad al-Bostani, on nous révèle ceci à propos de l’Homme/ la Femme et sa relation avec Allah :
« Seuls les actes qui rapprochent le plus l'homme d'Allah sont des actes désirables. En d'autres termes, l'homme doit développer et posséder les excellentes qualités que nous avons décrites lorsque nous avons traité des attributs d'Allah, à savoir, IL est Connaisseur, Puissant et Compétent. Tout ce qu'IL fait est bien calculé. IL est Juste, Compatissant et Pardonneur (sic). Chacun jouit de Ses bénédictions. IL aime le Bien et déteste le Mal, et ainsi de suite. L'homme est proche d'Allah proportionnellement à sa possession de ces qualités. Si celles-ci sont enracinées en lui et qu'elles deviennent sa seconde nature, on peut dire qu'il a acquis la morale islamique.
Le Saint Prophète a dit: «Formez-vous vous-mêmes selon les attributs d'Allah».
Ainsi, les deux critères de la morale islamique sont: le respect de la dignité humaine, et la proximité d'Allah.
L'homme de l'Islam, abstraction faite des avantages et des désavantages personnels qu'il tire d'un acte ou d'une habitude quelconque, désire toujours ardemment savoir si, oui ou non, cet acte particulier (ou cette qualité particulière) est en rapport avec sa dignité humaine, et si, oui ou non, il l'aide dans sa marche en avant. Il considère comme désirables seulement les actes et les qualités qui développent sa dignité humaine et le rapprochent
d'Allah. D'une façon similaire, il considère comme indésirables (et s'en abstient) les actes et les qualités qui sont nuisibles à sa dignité humaine et qui affaiblissent sa relation avec Allah. Il sait que l'observance de ces deux critères incite automatiquement l'homme à travailler pour ses intérêts et pour l'humanité toute entière. »
Ainsi, qualitativement, Dieu et Ses Attributs forment l’Archétype Humain. En ce sens, la chair est l’image de Dieu, tandis que l’Esprit est Dieu. Tel est l’exemple suprême de Jésus en tant que Christ. Comme l’enseigne le Ministre Farrakhan, de tous les hommes, il est la plus grande expression de Dieu par l’entremise de sa soumission totale. L’autorité Divine est confiée au Christ d’exercer le Pouvoir du Père. C’est pourquoi Jésus disait, « Je suis le Chemin» (Jean XIV :6). Cependant, il demandait à être suivi, non à être adoré. Paul renforça ce point en écrivant, « Ayez en vous la [même] pensée qui était en Jésus-Christ. » (Philippiens 2 :5)
Car, dans l’état d’unicité que reflète le principe du Christ, comme l’enseigne l’Honorable Elijah Muhammad; l’homme est Dieu et Dieu est l’homme (voir Genèse 1 :27; 5 :24; 6 :3; 6 :13). Cette harmonie ontologique produit un mouvement perpétuel et sans friction dans la vie de l’individu soumis. En physique, on dit qu’un corps dont le mouvement est perpétuel et sans friction est en parfait mouvement. Si, dans l’univers, chaque loi physique a son complément mental et spirituel, il doit être possible, par ce principe, de mettre en pratique les paroles de Jésus; « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Mathieu V :48)
Notons cependant que même dans notre malversation face à la Volonté d’Allah (Dieu), nous continuons indirectement à Le servir. Car, la désobéissance engendre une friction dans notre vie, menant vers la détérioration, puis la décrépitude de celle-ci, pour éventuellement faire en sorte que l’être humain tombe sous une autre loi mathématique établie par le Créateur; la mort. C’est le résultat de vivre en dehors de la Nature dans laquelle nous avons été créés. Ce principe nous aide aussi à voir que l’équilibre dans l’univers se trouve dans la complémentarité des opposés. Dans le sens où, sans le mal, par exemple, nous ne pourrions pas réellement comprendre ou même manifester une appréciation du bien.
En l’occurrence, le mal fait partie de la création d’Allah et est donc, conséquemment, régit par Sa Volonté Permissive. Dans la philosophie religieuse taoïste, il est question du concept de Yin et Yang pour nous faire comprendre la notion de la complémentarité des opposés. Le symbole du Yin Yang est un cercle dont une moitié est noire, et l’autre est blanche. Dans la moitié blanche, il y a un petit point noir, et dans la moitié noire, il y a un petit point blanc, symbolisant le fait que chaque entité dans l’univers possède en soi un aspect de son opposé.
Rien n’est complètement noir ni blanc. Tout fait partie d’un Tout. Ce faisant, les opposées deviennent, dans leur complémentarité, interdépendantes et ne peuvent exister que par cette interpénétration entre elles.
Il en est tout aussi vrai que selon ce principe, s’il n’y avait pas de Création, Le Créateur ne possèderait aucun moyen manifeste d’exprimer Sa Présence, Sa Force Créatrice et Sa Volonté. Nous ne pourrions pas, par exemple, témoigner qu’Allah est Celui qui connaît tout si la connaissance n’existait pas. S’il n’y avait pas de création, aucun des Attributs Divins n’auraient la possibilité de se concrétiser dans un monde matériel, ils n’existeraient qu’en potentialités. C’est donc la splendeur de l’univers qui témoigne de Celle de son Créateur. Voilà pourquoi le Prophète Muhammad relate les Paroles suivantes de la part d’Allah; « J’ai créé les cieux et la terre afin de me faire connaître. »
Ainsi, à la lumière de ces explications, rappelons-nous que l’Honorable Elijah Muhammad nous enseigne que l’Homme Noir, Est, l’Homme Originel. Dans le sens où, génétiquement, les êtres humains dérivent tous de lui. Selon la traduction du Savant Pakistanais Maulana Muhammad Ali, le Qur’an sacré affirme : « Je (Allah) vais créer un mortel de glaise sonore, de boue noire mise en forme. » (Chapitre 15 :28) Si cela est vrai, d’ailleurs les recherches en histoire, en paléontologie, en anthropologie et en génétique ont ostensiblement étayé cette affirmation, nous pouvons en déduire que la Nature de l’Homme Originel, du premier homme façonné par Dieu à Son Image et à Sa ressemblance, fut créée, tout comme le reste de l’univers, pour être soumise à la Volonté Divine.
Donc, par définition, l’Homme Noir fut le Premier à être créé « Musulman », soit en harmonie avec la Volonté de son Créateur, Allah (Dieu). S’il en résulte que par cet État, l’Homme Originel devient le reflet de l’Éternel, c’est dans ce contexte que l’Honorable Elijah Muhammad nous enseigne que : lorsque vous regardez l’Homme Noir, c’est Dieu que vous regardez! Par conséquent, lorsque Behechti et Bâhonar font référence à l’acquisition des Attributs Divins en tant que ‘seconde nature’, cela est faux en ce qui a trait à l’Homme Noir Originel Asiatique. Ces qualités constituent sa Nature Primaire, celle selon laquelle il a été créé, il y a de cela 76 trillions d’années.
Le Qur’an sacré, le livre saint des Musulmans, au chapitre XXX - verset 30, nous décrit cette vérité de la façon suivante :
« Alors redresse la tête pour la religion en te tenant droit, la nature faite par Allah (Dieu) dans laquelle Il a fait les hommes. Il n’y a pas de déformation de la création d’Allah. C’est la religion – mais la plupart des hommes l’ignorent. »
La Loi selon laquelle une créature vient à exister détermine la nature de son existence. C'est ce que nous devons comprendre lorsque l'Honorable Elijah Muhammad nous enseigne que l'Islam est notre véritable « religion » ancestrale. Il ne se limitait pas à l'éloge de nos civilisations islamiques/ africaines médiévales du Mali, Ghana, Niger, etc. Ni se référait-il à l'Islam au sens de la doctrine ou du rituel conventionnel pratiqué au Moyen-Orient. Il faisait référence à la rétrocession identitaire de l'Homme Noir en tant que « Musulman » au sens profondément spirituel et théologique. Cette notion transcende l'identité subjective nationaliste, ethnique ou géographique. On tente de nous ramener au sens du Moi Fondamental, l'Être Réel qui réside en nous. Chose qui nous a été complètement enlevée par le biais de notre expérience avec l'esclavage.
Voilà pourquoi a t-il toujours affirmé qu'il ne cherche pas à convertir les Noirs, mais qu'il veut tout simplement les aider à redevenir Eux-mêmes, à vivre selon leur vraie nature, soit l'Islam, la soumission entière à la volonté de Dieu. Dans les huit mots de la formule de son Mentor (Fard) à cet égard: Accepte ce qui te revient et soit toi-même!
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